• Les quelque 1.1 million de personnes ayant des limitations fonctionnelles veulent sortir de la tutelle

21 septembre 2004

Montréal, le 21 septembre 2004 – Le 21 septembre 2004 s’amorcera, à la Commission des Affaires sociales, les audiences publiques portant le projet de loi 56 modifiant la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées. Les 38 regroupements membres de la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN) unissent leurs voix pour exiger des changements en profondeur de la stratégie gouvernementale en vue d’assurer leur inclusion pleine et entière à l’évolution de la société.

Nous proposons une réforme majeure de la loi : les personnes ayant des limitations fonctionnelles veulent que le gouvernement, ses ministères, ses organismes et leurs réseaux soient tenus d’adopter, le plus rapidement possible, des mesures concrètes afin que leurs services et  programmes favorisent leur inclusion. Pour les personnes et pour les organismes qui les regroupent, il est plus que temps que le gouvernement se responsabilise. «25 ans après la création de l’Office des personnes handicapées, la société québécoise ne peut plus s’en remettre à cet organisme pour faire le travail à sa place. »

Les personnes ayant des limitations fonctionnelles, tout comme les autres citoyennes et citoyens doivent compter sur tous les ministres pour qu’une réelle stratégie globale soit mise en œuvre et que l’exercice des droits de la personne leur soit garanti. Nous ne voulons ni  privilège, ni tutelle et encore moins être cantonné au ministère de la Santé et des Services sociaux, nous ne sommes pas des malades, nous avons des limitations fonctionnelles, c’est différent.

Pour les personnes ayant des limitations fonctionnelles, une stratégie d’inclusion efficace passe nécessairement et obligatoirement par le droit à l’accommodement et à son application, par la compensation des coûts liés aux limitations fonctionnelles, par la reconnaissance de leurs capacités et par un engagement sérieux de tous les acteurs économiques, politiques, sociaux, culturels, etc. à l’adoption de mesures efficaces concrètes et concertées.

Les quelque 1.1 millions de citoyens ayant des limitations fonctionnelles aspirent eux aussi à un statut de citoyennes et de citoyens à part entière et ce n’est certainement pas en les maintenant sous la tutelle d’un office ou de quiconque qu’ils y parviendront. Si le gouvernement tient à conserver une instance pour le conseiller concernant l’inclusion des personnes ayant des limitations fonctionnelles, il ne doit pas se contenter de lui demander de faire le travail à sa place. De plus, cette instance doit être représentative des personnes qu’elle prétend représenter. Ce sont les personnes ayant des limitations fonctionnelles et leurs groupes de défense collective des droits qui savent le mieux ce qu’il faut faire et il est indispensable de les retrouver en majorité aux instances décisionnelles de tout organisme qui a le mandat d’intervenir pour favoriser leur inclusion pleine et entière.

La COPHAN vous invite donc à assister à la Commission parlementaire, mardi le 21 septembre, à midi, pour en savoir plus long sur nos attentes et nos aspirations : ni compassion, ni charité mais inclusion et égalité.

Nous voulons une société qui favorise la participation des citoyens, citoyennes dans tous les lieux décisionnels, un État qui maintient, développe et protège ses services publics, qui fait de la prévention et est attentif  à la situation des femmes, des jeunes, des personnes âgées, des familles, des autochtones, des personnes issues des communautés ethnoculturelles et des personnes ayant des limitations fonctionnelles, qui vérifie l’impact que ses lois peuvent provoquer sur elles, qui met en place des mesures d’accommodement, qui encourage la mission de transformation sociale des organismes d’action communautaire autonome, qui répartit la richesse en fonction du bien commun,  qui répond à tous les droits humains de tous ses citoyens et citoyennes, qui favorise la solidarité des peuples et le maintien de la paix.

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Source :
Richard Lavigne
Président de la COPHAN