La COPHAN demande au premier ministre d’intervenir sur la mise en œuvre d’À part entière
23 février 2011Les personnes ayant des limitations fonctionnelles (handicapées) réclament des engagements gouvernementaux plus significatifs et demandent une intervention directe du Premier Ministre du Québec
QUÉBEC, le 23 févr. /CNW Telbec/ – De 2006 à 2009, la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN) a participé activement à la rédaction de la politique gouvernementale « À part entière, pour un véritable exercice du droit à l’égalité ». Depuis, la Confédération poursuit ses représentations dans le but que la mise en œuvre de cette politique implique tous les partenaires concernés et se traduise par des gains signifiants et mesurables pour les personnes ayant des limitations fonctionnelles et leurs proches.
La COPHAN a pris connaissance du premier bilan de la mise en œuvre de la Politique rendu publique par l’Office des personnes handicapées du Québec le 16 février dernier, et bien qu’elle y voit des aspects positifs, elle considère que le gouvernement du Québec doit prendre des mesures plus énergiques de manière à assurer aux personnes ayant des limitations fonctionnelles et à leur famille une véritable participation sociale.
Selon Jean-Marie Grenier, président de la COPHAN, « L’essentiel des engagements des ministères et des organismes ont été respecté. Le problème est que plusieurs de ces engagements ne vont pas assez loin et qu’en conséquence cela ne se traduit pas nécessairement sur le terrain par une amélioration significative de la situation des personnes ayant des limitations fonctionnelles et de leurs familles». « Un autre aspect préoccupant se situe au niveau des plans d’action visant à améliorer les conditions de vie des personnes ayant des limitations fonctionnelles, que les ministères, organismes et municipalités de plus de 15 000 habitants doivent déposés annuellement depuis le 17 décembre 2005 » ajoute-t-il. « Près du tiers des organisations devant déposer un plan d’action depuis plus de 5 ans ne l’ont pas fait. De plus, rien dans l’analyse de l’OPHQ ne questionne l’aspect qualitatif des plans d’action, on compte simplement le nombre de mesures. Ainsi, rien sur les retards que prend la mise en œuvre de la politique gouvernementale d’accès aux documents et aux services offerts au public pour les personnes handicapées adoptée en 2006, sur l’adoption des plans de développement en transport en commun (art. 67) ou sur la réglementation des édifices construits avant 1976 pour les rendre accessibles (art. 69). Ces deux dispositions législatives sont pourtant clairement édictées dans la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées en vue de leur intégration scolaire, professionnelle et sociale adoptée en 2004 ».
Pour sa part, Madame Véronique Vézina, vice-présidente aux affaires externes de la COPHAN, est d’avis que «Pour que ça bouge, le Premier Ministre doit intervenir énergiquement et exiger que tous ses ministres prennent les dispositions pour que leurs ministères et les organismes sous leurs responsabilités adoptent des plans d’action avec des mesures axées sur des résultats en lien avec leurs responsabilités. Madame Vézina rappelle que « l’Office doit utiliser les leviers dont il dispose dans la Loi en appui à nos représentations, mais que par ses mandats et par ses pouvoirs, l’Office des personnes handicapées du Québec à lui seul malgré sa bonne volonté et ses interventions, ne peut forcer les ministères et les organismes gouvernementaux à agir ».
« Le gouvernement et la population doivent comprendre qu’en consacrant des budgets dans les programmes qui nous concernent, ils investissent. Le Québec économiserait notamment en santé et à la sécurité du revenu », ajoute Madame Vézina. Elle site en exemple la Stratégie nationale sur l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées adoptée en 2008 par le gouvernement du Québec. « Des rumeurs inquiétantes circulent dans le milieu à l’effet que le gouvernement s’apprêterait à procéder à des changements au programme Contrat d’Intégration au travail (CIT) et si nos informations sont véridiques, nous assisterons à une diminution importante du nombre de personnes ayant des limitations fonctionnelles qui seront soutenues dans leur processus d’intégration ou de réintégration au marché de l’emploi. et ces personnes, où se retrouveront-elles, si ce n’est à la sécurité du revenu pour plusieurs » mentionne Madame Vézina.
En somme, la COPHAN réclame que le prochain budget du Québec permette au gouvernement d’agir promptement de manière à ce que la Politique gouvernementale À part entière assure aux personnes ayant des limitations fonctionnelles une égalité de fait et non une égalité de principe. Si l’ensemble des ministères, organismes et municipalités doivent se doter de plans d’action cohérents pour que la situation s’améliore, des sommes supplémentaires seront aussi nécessaires dans plusieurs programmes comme le programme Contrat d’intégration au travail géré par Emploi-Québec et dans plusieurs autres dossiers comme l’éducation et la formation, le soutien à domicile, la réadaptation, le transport, etc. La Confédération considère qu’il est grand temps que le gouvernement Charest donne un signal clair aux centaines de milliers de personnes qui aspirent elles aussi à participer à la vie sociale, économique, politique et culturelle du Québec.
Depuis plus de 25 ans, la COPHAN et ses 54 associations nationales et regroupements régionaux membres font la promotion des intérêts et la défense collective des droits des personnes ayant des limitations fonctionnelles et de leurs proches. La COPHAN favorise la concertation des divers acteurs et la participation de ces personnes ainsi que de leurs associations à des actions susceptibles de favoriser le développement d’une société inclusive et ouverte aux différences.
Renseignements:
Jean-Marie Grenier, président
Véronique Vézina, vice-présidente aux affaires externes