Les quelques 1.1 million de personnes ayant des limitations fonctionnelles et leurs familles exigent des engagements clairs des formations politiques

15 mars 2007

Montréal, le 15 mars – La participation à part entière des personnes dites « handicapées » aux activités sociales, économiques, culturelles et politiques québécoises est loin d’être une réalité. À titre d’exemple, ces personnes sont toujours deux fois moins présentes sur le marché du travail et bénéficient d’un revenu annuel nettement plus bas que ceux de la population active en général.

Encore plus grave, malgré l’adoption de lois, politiques, programmes et autres mesures par les gouvernements précédents, ces personnes, leurs familles et leurs proches éprouvent toujours autant de difficultés à obtenir des services pourtant essentiels à leur inclusion et à leur participation citoyenne. Mentionnons entre autres que des milliers d’enfants attendent des mois, voire des années pour recevoir des services de réadaptation, ce qui les empêche de pleinement s’épanouir et de développer leurs capacités et compromet leur intégration dans les services de garde et leur réussite scolaire.

Pour leur part, les adultes qui ont besoin de services à domicile attendent toujours que le gouvernement du Québec investisse les sommes suffisantes pour leur garantir une qualité et une quantité de services leur permettant de vivre chez elles, évitant ainsi de se retrouver en institution, là où on annonce des fermetures massives et où les jeunes ne souhaitent pas demeurer.

Les besoins en matière de soutien aux familles sont aussi criants pour les parents d’enfant ayant une déficience intellectuelle ou physique.

Par le biais de leurs regroupements d’association de défense collective des droits, les personnes ayant des limitations fonctionnelles et leurs familles participent activement à une quantité incalculable de réunions dans le cadre de l’actualisation de la politique d’ensemble « À part…égale ». Cette démarche devrait conduire le prochain gouvernement à l’adoption d’une politique devant guider ses actions concrètes en vue de garantir leur  inclusion et leur participation citoyenne. Or, à ce jour, rien n’indique que ce projet de politique qui devrait être déposé en décembre 2007, fera l’objet de débats publics, permettant à tous les acteurs concernés de contribuer à son enrichissement et surtout, à sa mise en œuvre.

En cette période électorale, les quatre Regroupements qui constituent le secteur des organismes communautaires autonomes de défense collective des droits des personnes ayant des limitations fonctionnelles et leurs familles interpellent les formations politiques en présence pour qu’elles prennent des engagements clairs au regard de :

  1. Leur volonté de convoquer une commission parlementaire publique pour l’actualisation de la politique d’ensemble « À part …égale » qui permettra à toutes les composantes de la société québécoise, qu’elles soient publiques, privées, communautaires ou communautaires autonomes, de participer à un débat ouvert sur les mesures que l’État et l’ensemble des décideurs de tous les secteurs d’activités prendront pour que les personnes ayant des limitations fonctionnelles et leurs familles exercent leurs droits et leurs participation citoyenne, à part égale avec les autres membres de la société;
  2. Leur engagement, avec des chiffres précis, à investir en toute urgence dans les services d’aide à domicile, de soutien aux familles, de réadaptation, de services d’adaptation scolaire, de soutien au revenu, d’accès au logement et d’intégration au travail pour les personnes ayant des limitations fonctionnelles.

Pour les personnes ayant des limitations fonctionnelles et leurs familles, des réponses et des engagements clairs sur ces quelques questions constituent une base minimale. Toute formation politique qui se dit sérieuse et respectueuse de l’ensemble de la société doit donner suite à ces demandes.

Enfin, les Regroupement signataires de la présente insistent sur la nécessité de rencontrer les représentantEs des partis, après quoi, ils informeront leurs membres et la population des  engagements pris.

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Source Porte-parole : Richard Lavigne pour :

l’Association du Québec pour l’intégration sociale (AQIS),
l’Association des groupes d’intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ),
l’Alliance québécoise des regroupements régionaux pour l’intégration des personnes handicapées (AQRIPH),
la Confédération des organismes de personnes handicapées du Québec (COPHAN)

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